"Frénésie"- Création de Pierre Coutreau
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"Poétiquement" - Création de Victoria
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Anniversaire
Je m'en veux, sachez-le, je ne sais plus que faire
Pour que vous pardonniez l'inexcusable oubli.
C'était hier le jour de votre anniversaire,
Mais je ne m'en souviens seulement qu'aujourd'hui.
Pourtant j'avais pensé, toute cette semaine
Au cadeau que pour vous je pouvais acquérir.
Bel étain ciselé, poupée de porcelaine,
Livre rare, tableau, je n'avais qu'à choisir.
J'imaginais déjà l'émotion discrète,
Votre contentement et mon propre plaisir.
A qui sait recevoir, si l'extase est complète,
Quand on aime donner, c'est grande joie d'offrir.
Par un effet malin de ma piètre mémoire,
Je me serai privée de ce moment si doux.
J'en suis bien attristée, et vous pouvez m'en croire,
Je suis de cet oubli punie autant que vous.
Si mes voeux sont tardifs, au moins je suis sincère.
Je les fais de grand coeur, en promettant surtout,
Que pour fêter le jour de votre anniversaire,
Je serai l'an prochain, fidèle au rendez-vous.
Renée Jeanne Mignard
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Carrousel
La fête bat son plein dans le petit village
Paré de lampions, guirlandes et rubans.
Les forains sont venus, avec dans leur bagage,
Le plaisant arsenal des kermesses d’avant.
Jeu d’auto, toboggan, tir à la carabine,
Amusant bateleur au multiple talent.
Déjà flotte alentour l’odeur de la praline
Qui se grille en plein air, pour tenter le chaland.
Trônant au beau milieu de la place en goguette
Que de nombreux badauds animent aujourd’hui,
Le manège aux chansons moud sa valse musette ;
Le bonheur des enfants qui n’ont d’yeux que pour lui.
Juché sur le cheval qui se cabre en cadence
Sur des refrains vivants dans notre souvenir,
Agrippant des deux mains sa monture qui danse,
Le petit cavalier savoure son plaisir.
Il est au paradis dans ce décor magique,
Et bien que les flonflons l’étourdissent au mieux,
Il tourne, tourne encor au gré de la musique,
Visage radieux, du rêve plein les yeux.
A la fin du refrain s’arrête le manège.
Adieu beau cheval blanc que la valse berçait.
Mais le jeune écuyer aura le privilège
De faire encor un tour dis, maman, s’il te plaît !
Quand se seront éteints néon et girandole,
De ce monde enchanté il ne restera rien.
Profitons de l’instant avant qu’il ne s’envole
Puisque pour aujourd’hui, la fête bat son plein.
Renée Jeanne Mignard
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Le hasard
On dit que le hasard fait toujours bien les choses.
Amour, ce n’est pas toi qui me démentiras.
C’était un jour en gris, les cieux étaient moroses.
Sur le chemin poudreux je marchais d’un bon pas.
Je suivais sans témoins le bord de la rivière.
Les oiseaux engourdis ne chantaient pas encor.
Je poursuivais gaîment ma marche solitaire.
Je n’avais rencontré personne jusqu’alors.
Comme je contemplais dans la pâle lumière
L'horizon nuageux qui devenait plus clair,
Je trébuchai soudain sur une énorme pierre,
Et je chutai de haut les quatre fers en l’air.
C’est alors que tu vins, miraculeux hasard.
Quand tu me vis tomber tu te précipitas.
De ton corps, souviens-toi, tu me fis un rempart.
Et je m’abandonnai sans crainte dans tes bras.
J’y suis toujours depuis, et je m’y trouve bien.
Tout au long de nos jours, je ne vis que pour toi.
Béni soit le hasard qui m’a tendu la main.
J’empruntais ce chemin pour la première fois.
Renée Jeanne Mignard
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Tankhaïkus
Adieu joli mai
Le chat s’étire au soleil
C’est déjà l’été.
Quelques cheveux gris
Dans ta chevelure brune
Une ride au front
C’est la venue de l’automne
Octobre a le cœur doré.
Aube de juillet
Eos aux doigts empourprés
Perles de rosée.
Orage d’été
Le tonnerre gronde au loin
Chaleur accablante
Les nuages ont pleuré
Bientôt viendra l’arc-en-ciel.
Sur l’eau du ruisseau
Court un bateau de papier
Rêves d’un enfant.
Le grain de ta peau
Est si doux à la caresse
Ma main s’y promène
Fait des tours et des détours
Et ne se lasse jamais.
Dans la boîte aux lettres
Un oiseau a fait son nid
Ne m’écrivez plus.
Renée Jeanne Mignard
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Mauvaise humeur
Il y a des jours sans, très décevants, moroses,
Qui nous voient au réveil de fort méchante humeur.
Tous les efforts sont vains pour arranger les choses,
Rien ne tourne plus rond dans la tête et le cœur.
Il n’y a pour cela pas de raisons précises,
Dehors il fait soleil, le baromètre est beau,
Sur le chêne un pinson offre ses vocalises,
Tout est donc pour le mieux dans l’air du jour nouveau.
Pourtant ce matin là, rien ne peut vous soustraire
Aux tristes sentiments auxquels vous succombez,
Vous êtes sans ressort, rien ne peut vous distraire,
D’un morne déplaisir, et vous y retombez.
Vous allez rechercher loin, dans votre mémoire,
Ce qui peut aujourd’hui le plus vous attrister,
Un mauvais souvenir, une méchante histoire,
Un amour malheureux, et tant à regretter.
Vous essayez pourtant de vous mettre à l’ouvrage,
Vous secouez un peu, mais le cœur n’y est pas.
Que ne donneriez-vous pour avoir du courage,
Pour ne plus y penser, vous fredonnez tout bas.
Vous trainerez ainsi toute la matinée,
Maussade, sans élan, nerfs à plat, l’œil éteint.
Puis sans savoir pourquoi, au cours de la journée,
Vous serez de nouveau vive et pleine d’entrain.
Il est un heureux temps, le joli temps des roses,
Qui nous voit au réveil de la plus belle humeur,
Qui nous fait oublier les vilains jours moroses,
Et ça tourne bien rond, dans la tête et le cœur.
Renée Jeanne Mignard
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De l’amour
Est-il sensation plus forte, plus extrême
Que tout donner de soi, sans trêve, nuit et jour,
Pour combler les désirs de l’être que l’on aime,
Est-il un sentiment plus noble que l’amour ?
C’est un fougueux élan, riche de certitude,
L’eau vive de la source abreuvant votre cœur,
Les moments d’abandon, la grande plénitude,
La douce intimité, refuge du bonheur
Vous éprouvez toujours une joie indicible,
Rien ne peut vous peiner, tout est grâce à vos yeux,
Ce qui semblait hier décevant et pénible,
Vous paraît aujourd’hui aimable, lumineux.
Il est partout, l’amour, dans le cœur d’une rose,
Les trilles d’un oiseau, l’aurore qui renaît,
Le rire d’un bambin, la caresse qu’on ose,
Les mots d’une chanson, ou les vers d’un sonnet.
Il est bien plus encor, cet amour que je chante,
Emoi, désir, plaisir, partage, volupté,
Il peut sécher vos pleurs quand la vie est méchante,
L’est un gage de paix, et de sérénité.
Vivre sans toi, l’amour, mais c’est inconcevable,
Il ne peut y avoir tolérance sans toi ;
Pas plus que de pardon pour la femme coupable,
Rien que l’indifférence, et le manque de foi.
L’universel amour, ce n’est qu’un joli rêve,
Du moins c’est ce qu’on dit, mais il reste l’espoir
D’un monde plus heureux, d’une nouvelle sève,
De la fraternité au-delà du pouvoir.
Est-il sensation plus forte, plus intime
Que tout donner de soi, sans trêve, nuit et jour,
Pour faire le bonheur de l’être qu’on sublime,
Est-il un sentiment plus noble que l’amour ?
Renée Jeanne Mignard
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Ma rose thé

Photographies de Renée Jeanne
Pantoum à la rose,
Hier a fleuri la première rose,
Robe de satin, corsage vermeil,
Que c’est émouvant, la métamorphose
D’un simple bouton, ouvert au soleil.
Robe de satin, corsage vermeil,
Elle rayonnait, fraîche, épanouie,
D’un simple bouton ouvert au soleil
Naissait la beauté, parfaite, infinie.
Elle rayonnait, fraîche, épanouie,
En ce jour de mai, dans le clair matin,
Naissait la beauté parfaite, infinie,
Une fleur d’amour, au cœur du jardin.
En ce jour de mai, dans le clair matin,
Tandis que l’oiseau chantait sur la treille,
Une fleur d’amour, au cœur du jardin,
Offrait son calice au dard d’une abeille.
Tandis que l’oiseau chantait sur la treille,
Elle embellissait cet heureux séjour,
Offrait son calice au dard d’une abeille,
J’aimerais la voir vivre encor un jour.
Elle embellissait cet heureux séjour,
Alors, voyez-vous, la cueillir, je n’ose,
J’aimerais la voir vivre encor un jour,
Hier a fleuri la première rose.
Renée Jeanne Mignard
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Pastourelle
Venez là, charmante bergère,
Dans ce joli coin bien caché,
Foin de la rumeur mensongère,
Aimer, ce n’est pas un péché.
Monsieur, vous me la baillez belle,
De votre monde, je ne suis,
Je n’ai rien d’une damoiselle,
Alors vous céder, je ne puis.
Qu’importent le nom, la naissance,
Lorsqu’il s’agit de nos plaisirs,
Montrez un peu de complaisance,
Bergère, entendez mes soupirs.
Vous soupirez ? Je suis surprise
D’être cause de votre émoi,
Mais votre épouse, la Marquise,
Vous soulagera mieux que moi.
Voyez cette belle rivière,
De rubis et de diamants.
Elle serait à vous, ma chère,
Si nous devenions des amants.
Mais Monsieur, je n’ai nulle envie
D’avoir collier à mon cou,
C’est tenir, souffrez que je die,
Une femme par le licou.
Ainsi donc, bergère arrogante,
Vous resterez sourde à mes vœux.
Gardez vos moutons, ma charmante,
Je ne bêlerai plus comme eux.
Peut-être vais-je vous surprendre,
Mais voyez-vous, mon amoureux
Sait si bien se faire comprendre,
Sans soupirs, ni bijoux coûteux.
Mais il n’est rien que valetaille,
Un berger sans nul avenir,
Qui subsiste vaille que vaille,
Comment pouvez-vous y tenir ?
Marquis, je ne suis pas savante,
Mais je sais le bon, le mauvais.
Adieu, je suis votre servante,
Mais votre maîtresse, jamais !
Renée Jeanne Mignard
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Rondeau à l’été
Enfin l’été, le ciel pavoise,
Il revêt l’habit bleu turquoise
Du matin au couchant vermeil.
La colombe chante l’éveil,
Seulette sur le toit d’ardoise.
Au salon l’horloge comtoise
Rythme le temps qu’elle apprivoise,
Appelant l’heure du réveil.
L’aube est d’un attrait sans pareil,
Sa beauté me laisse pantoise,
Enfin l’été.
Elle est plutôt d’humeur narquoise,
La jolie et jeune bourgeoise,
Qui dans le plus simple appareil,
En livrant son corps au soleil,
Va ressembler à l’iroquoise.
Enfin l’été.
Renée Jeanne Mignard
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Vocation
Ecoute la plainte obsédante
De la colombe dans le bois,
Le coeur de la forêt mouvante
Que trouble le cerf aux abois.
Entends la fraîche cascatelle
De l'eau vive du vieux moulin,
Le cri aigu de l'hirondelle
Dans l'azur d'un matin de juin.
Vois sur le chêne centenaire
Le jade des nouveaux bourgeons,
L'opale de l'astre lunaire
Sur les pierres de ce donjon.
Hume l'odeur de la fougère
Après l'orage bienfaisant,
L'étrange parfum de la terre
Quand revient l'automne apaisant.
Chante la rivière éternelle,
La blondeur des blés dans le champ,
La splendeur de l'aube nouvelle,
Les flammes du soleil couchant.
Aime les brouillards de septembre,
L'âcre senteur des feux de bois,
Les frimas du mois de décembre,
La neige recouvrant le toit.
Si tu ressens toutes ces joies,
Si tu en as grand appétit,
Alors, il faut que tu me croies,
Tu seras poète petit
Renée Jeanne Mignard
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"Rêve" - Création de Renée Clerc
http://www.le-monde-de-renee.com
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"Le bouquet" - Aquarelle d'Irène Gendron
www.cirda.com
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Un remerciement attendri à mes amis(es) peintres, photographes et graphistes qui m'ont permis d'illustrer cette page avec leurs créations. A toutes et à tous, mes meilleurs sentiments poétiques.
L'illustration musicale "Médiévale féérie" est comme d'habitude de Michel Pépé... www.michelpepe.com
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Les poèmes de Renée Jeanne Mignard sont la propriété de l'auteur. Tout usage quel
qu'il soit est interdit sans son approbation. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit est illicite et constitue un délit de contrefaçon passible de 3 ans de prison et 300.000 euros d’amende. (Code de la propriété intellectuelle)Loi du 11mars 1957

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