
Le lac et les feuilles d'automne - Photo de Pierre Coutreau
http://pierre.coutreau.free.fr
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Le lac et les arbres roux - Photo de Pierre Coutreau http://pierre.coutreau.free.fr
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Automnale
L’été s’en est allé dès l'ultime vendange.
Le soleil meurt plus tôt derrière le côteau.
Le bleu du ciel pâlit. Le merle, la mésange,
Ont déjà déserté les branches de l'ormeau.
L'érable fatigué perd sa dernière feuille,
Que le vent plus hardi conduit à son trépas.
Ses soeurs ont recouvert le sol qui la recueille
D’un tapis mordoré qui craque sous les pas.
L’abeille ne boit plus dans le coeur de la rose.
Le papillon de mai ne s’éveillera pas.
Le jardin engourdi paresse, se repose,
Avant que d’affronter décembre, et ses frimas.
L’hirondelle rejoint une aurore lointaine.
Le crépuscule vient, ombre le firmament,
Quand la brume du soir emprisonne la plaine,
Le vol des souvenirs s’alanguit doucement.
Renée Jeanne Mignard
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Chrysanthèmes - Photo de Renée Jeanne
Toussaint
Passe passe le temps, la dernière seconde
S'écoulant doucement dans le grand sablier,
Les heures s'égrenant au vieux cartel du monde...
Rien ne pourra jamais me faire l'oublier.
Il disait : je te vois comme la fleur sauvage
Que berce, fait frémir le vent capricieux.
Quand tu ris au soleil, étendue sur la plage,
Est jalouse la mer des vagues de tes yeux.
Il disait : loin de toi je ne saurais plus vivre,
Tu es mon univers, ma raison d'exister.
Il est parti, pourtant, et je n'ai pu le suivre.
Depuis ce jour, mon coeur ne voulait plus chanter.
Mais la vie continue malgré la saison morte,
Les amis disparus, les brumes de l'oubli,
Les chagrins et les joies que l'âpre hiver emporte,
Les pleurs versés souvent durant la longue nuit.
Passe passe le temps, et passera l'année,
J'entends une autre voix, dans mes rêves confus.
Mais toi , qui pour l'adieu m'avais abandonnée,
Toi, si tu revenais, me reconnaîtrais-tu?
Renée Jeanne Mignard
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Rondel
J’aime les bonheurs de l’automne,
Quand l’octobre met ses velours,
Que sur le chemin des amours,
Le cœur aux regrets s’abandonne.
Près de la maison qui frissonne,
La fontaine coule toujours,
Et la bûche que je tisonne,
Réchauffe le déclin des jours.
A la comtoise l’heure sonne,
Tic tac rythmant notre parcours.
Pour un rendez-vous au long cours,
Quand sur le seuil ton pas résonne,
J’aime les bonheurs de l’automne.
Renée Jeanne Mignard
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Pensées
La nuit tombe déjà, je vais fermer la porte.
La brume tout à coup couvre le petit bois.
L’automne est de retour, le jour a fui. Qu’importe !
Blottie dans ton fauteuil, je vais penser à toi.
Je veux rester ainsi seule dans la pénombre
Pour mieuxx me rappeler les moments hors du temps
Que dans notre parcours, fait de soleil et d’ombre,
Nous avons partagés depuis tant de printemps.
Pour moi, le long des jours de notre connaissance,
Ce fut l’étonnement, le saut dans l’inconnu,
Mais non, je n’y crois pas, et puis la renaissance,
La chaleur de tes mains, et l’espoir revenu.
Puis nous avons aimé les mêmes paysages,
L’agrément du jardin que l’avril fleurissait.
Plus à notre roman nous ajoutions de pages,
Plus cet amour pour toi dans mon cœur grandissait.
Nous avons essuyé, c’est vrai, quelques orages.
Certains plus violents nous firent étrangers.
Nous sommes maintenant redevenus plus sages.
Mais de l’emportement, j’évite les dangers.
Je sais que la pudeur voudrait que je ne dise
Rien de ce sentiment que j’éprouve si fort.
Pourtant j’ose, tu vois, sans honte, sans surprise,
Et je le redirai, heureuse de mon sort.
C’est la nuit à présent, je m’en vais dans la chambre,
L’esprit tout chaviré, le cœur rempli de toi,
Pensant avec ferveur à ce jour de septembre,
Qui t’avait vu, joyeux, revenir près de moi.
Renée Jeanne Mignard
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Haikaï
Le ciel s'assombrit
une étoile s'est pendue
derrière l'étang
Il pleut sur le toit
la tourterelle gémit
elle sent l'hiver
Les feuilles d'octobre
se meurent sur le gazon
douce sépulture
Sous le soleil blond
qui vient de le caresser
l'érable a rougi
Novembre a pleuré
Sous un ciel en demi-deuil
le jardin s'endort
Auprès du tilleul
le banc de bois vermoulu
attend un ami
L'arbre dénudé
n'a pu retenir ses feuilles
besoin de repos
Dans le marronnier
le pinson donne concert
à une mésange
Un nuage noir
attriste le paysage
l'automne est en deuil.
Renée Jeanne Mignard
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Tableau
Elle reprend son vol, notre douce hirondelle.
Au cours des derniers jours, fuyant à tire-d’aile
La brume des matins, l’ire des éléments,
Elle nous a quittés pour des cieux plus cléments.
Elle n’aura pas vu le grand ballet des feuilles,
Le raisin mordoré qu’à la vigne tu cueilles,
Le jardin défleuri privé de ses rosiers,
Que l’averse d’hier a vite dépouillés.
Les feuilles rouge sang de la vigne sauvage,
La rivière chantant dans le gris paysage,
La campagne en sommeil, le calme des ruisseaux,
Lorsque vient le moment de tirer les rideaux,
Et pendant de longs mois, de Toussaint à Carême,
Le ciel nous privera de tout ce que l’on aime,
Le soleil, les beaux jours, les marches au grand air.
Lors nous nous soumettrons aux rigueurs de l’hiver.
Mais dès le mois de mai, quand la rose trémière
Fera craquer l’ourlet de sa robe lumière,
Nous guetterons au ciel ce miracle du temps,
La première hirondelle annonçant le printemps
Renée Jeanne Mignard
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Tombé du nid - Photo de Jacqueline Gerber

L'arbre mort - Peinture sur soie d'Irène Gendron
www.cirda.com
Sonnet d'automne
Avez-vous remarqué, ma chère et tendre amie,
Alors que la saison d'été va s'achever,
Comment,au soir tombant on se prend à rêver,
Combien, privé de vous, votre jardin s'ennuie.
La rose de juillet vient de perdre la vie,
Le soleil va bouder, tardant à se lever,
L'oiseau, privé d'azur, moins prompt à s'élever,
De gazouiller gaîment n'a plus la moindre envie.
Pourtant, je vous le dis, s'il faut que je raisonne,
Je dois vous avouer que j'adore l'automne,
Qui apaise mon coeur que vous voulez blesser.
Car aux beaux jours de mai vous me fûtes cruelle,
Vous qui d'un simple mot avez fait trépasser
Mon trop fervent amour en lui cherchant querelle.
Renée Jeanne Mignard
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L’octobre
Septembre s’est éteint, voici venu l’octobre.
L’horizon est moins bleu, le soleil tarde encor.
Le jour se fait plus court, la nature plus sobre
Va bientôt revêtir l’habit de pourpre et d’or.
Au jardin engourdi les fleurs se sont fanées.
Quelques roses pourtant nous offrent leur splendeur.
Déjà de-ci, de-là, fument les cheminées.
L’odeur des feux de bois me réjouit le cœur.
Il pleut de temps en temps sur l’Indre qui paresse.
Les mouettes parfois s’y reposent un brin.
Les arbres jaunissants que la brise caresse
Vont perdre leurs attraits jusqu’au printemps prochain.
La pelouse reçoit les feuilles des érables,
Qui sur le vert gazon achèvent de mourir.
Dans les bois alentour, les bouleaux vénérables
Vont se voir dépouiller avant que de périr.
La brume tôt le soir s’étend sur la campagne.
Quelques rosiers meurtris versent leur dernier pleur.
La chanson des bergers se tait dans la montagne.
La tristesse soudain vous prend alors le cœur.
Renée Jeanne Mignard
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Triolets
Ombre
A l’horizon qui devient sombre,
S’étend le voile de la nuit.
Paraît une étoile qui luit
A l’horizon qui devient sombre.
Elle songe dans la pénombre
Au bonheur qui soudain la fuit.
A l’horizon qui devient sombre
S’étend le voile de la nuit.
Poète
J’ai la tête dans les étoiles.
Les pieds sur terre cependant.
Quand amour je vais demandant,
J’ai la tête dans les étoiles.
Lorsque la nuit étend ses voiles,
S’en vient cet espoir obsédant.
J’ai la tête dans les étoiles,
Les pieds sur terre cependant.
Rancœur
Mon bel amour n’est plus que cendre.
Je n’ai plus de soleil au cœur.
J’ai perdu le goût du bonheur.
Mon bel amour n’est plus que cendre.
En moi se fait encor entendre
L’écho de son rire moqueur.
Mon bel amour n’est plus que cendre.
Je n’ai plus de soleil au cœur
Renée Jeanne Mignard
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Le cœur en automne
Alors que tout s’endort, que l’ombre étreint la plaine,
Que déjà le soleil s’est noyé dans l’étang,
J’écoute les sanglots de la fraîche fontaine,
Qui pleure les beaux jours et la fuite du temps.
Je n’ai pas allumé encore la flambée.
Seule dans le fauteuil où tu aimes t’asseoir,
Je nous revois tous deux devant la cheminée,
Enlacés tendrement, dans le calme du soir.
J’effleure de la main le tissu qui veloute,
Je t’imagine là, devisant ou rêvant,
Quand mon coeur est chagrin, que le regret s'ajoute,
C'est l'image de toi que je revois souvent.
Il est des jours légers comme robe de voile,
Il en est d’autres lourds comme chape de plomb.
Quand tu es près de moi, je crois en mon étoile,
Mais lorsque tu t’en vas, je perds tout mon aplomb.
Nous nous sommes connus en mai, au temps des roses,
Les rosiers ont offert bien des trésors depuis.
Mais le plus beau de tous, jours heureux, jours moroses,
C’est de pouvoir t’aimer, demain comme aujourd’hui.
Que se meure l’été, que s’annonce l’automne,
Que l’hiver, le printemps attisent mon ardeur.
Rien ne pourra changer l’amour que je te donne,
Car tu auras toujours ta place dans mon cœur.
Renée Jeanne Mignard
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Automne rose - Huile de Rose Levesque
www.rose-levesque.com
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Peinture sur soie - Irène Gendron
www.cirda.com
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Merci à vous, amies et amis , qui me permettez d'illustrer mes poèmes de si belle façon avec vos oeuvres.
Je vous aime et je vous embrasse. Renée Jeanne.
"La vallée des anges" la musique qui accompagne cette page, est comme toujours de Michel Pépé : www.michelpepe.com
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Les poèmes de Renée Jeanne Mignard sont la propriété de l'auteur. Tout usage quel
qu'il soit est interdit sans son approbation. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit est illicite et constitue un délit de contrefaçon passible de 3 ans de prison et 300.000 euros d’amende. (Code de la propriété intellectuelle)Loi du 11mars 1957

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