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Automne 2004
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Mon livre d'Or

AUTOMNALE

L’été s’en est allé aux dernières vendanges.
Chaque soir le soleil se meurt un peu plus tôt.
Le bleu du ciel pâlit. Le merle et la mésange
Ont déjà déserté la fontaine aux oiseaux. 

Le grand chêne attristé laisse pleurer ses feuilles
Que le vent plus hardi conduit à leur trépas.
Elles ont recouvert le sol qui les recueille
D’un tapis mordoré qui craque sous les pas. 

L’abeille ne boit plus au calice des roses.
Le papillon de mai ne s’éveillera pas.
Le jardin fatigué paresse, se repose,
Avant que d’affronter décembre et ses frimas.

L’hirondelle a rejoint des aurores lointaines.
La fumée, sur le toit, danse au rythme du vent.
Quand la brume du soir emprisonne la plaine,
Le vol des souvenirs s’alanguit doucement.

  Renée Jeanne Mignard

 

 

 

 

ORAGE 

Au sein de la naissante aurore,   
Alors que l’oiseau engourdi
Ne vocalise pas encore,
Un coup de tonnerre assourdi
Résonne dans la maison vide.
Un éclair a flambé soudain.
Embrasement du ciel livide,
Ruissellement d’or au jardin. 

L’orage a présent se rapproche.
La pluie crépite sur le toit.
Et dans la forêt toute proche,
La mésange reste sans voix.
Le lièvre se terre en son gîte.
L’écureuil s’éveille en sursaut,
Giflé par le vent qui agite
Les branches vives du bouleau. 

Le vent fou qui hurle sa peine,
Époux trop fougueux de la pluie
Qui tourbillonne et se déchaîne,
Frappant la rose à l’agonie.

Puis tout à coup le grand silence.
Un merle sur l’herbe du pré,
Les nuages gris en partance,
Le soleil à l’est empourpré. 

Le meilleur, le pire en partage,
C’est l’image de notre vie.
Que de tempêtes, que d’orages,!
Mais que de douces embellies!

Renée Jeanne Mignard

 

 

AVANT L'HIVER 

Elles ont pris leur vol, nos  amies hirondelles.
En septembre, un matin, fuyant à tire d'ailes
Les matins nuageux, la pluie et le grand vent,
Elles s'en sont allées vers un ciel plus clément.
Elles n'auront pas vu le grand ballet des feuilles.
Le raisin mordoré qu'à la vigne l'on cueille.
Les groupes colorés des joyeux vendangeurs,
Apportant au pressoir le fruit de leur labeur.

Le jardin défleuri regrettant ses rosiers
Que les dernières pluies viennent de dépouiller.
Au coeur du petit bois, où je marche souvent,
Les grands arbres penchés, torturés par le vent.
Les feuilles rouge sang de la vigne sauvage.
La rivière embrumée dans le gris paysage.
La campagne endormie qui nous fait le gros dos
A l'heure où chaque soir on tire les rideaux.
 

Derrière les volets, juste avant la veillée,
La grande flaque d'or de la lampe allumée.
N'ont pas senti non plus l'odeur des feux de bois,
La légère fumée tournoyant sur les toits.
Dans la grande forêt les magiques couleurs
Qui nous font de l'automne admirer les splendeurs.
Tout ce que nous voyons, tout ce que nous sentons
Quand arrive à grands pas la mauvaise saison.

Et pendant de longs mois, de Toussaint à Carême,
Un peu sevrés bien sûr, de tout ce que l'on aime,
Le soleil, le grand jour, les marches au grand air,
Nous nous soumettrons tous aux rigueurs de l'hiver.
Mais dès le mois d'avril, quand le premier bourgeon
Fera craquer l'ourlet de son corsage blond,
Nous guetterons au ciel ce miracle vivant,
La première hirondelle annonçant le printemps.

Renée Jeanne Mignard

 

 

 

 

 

 

MELANCOLIE 

Qu'il est doux de rêver, fenêtres,portes closes,
Quand le vent furieux se déchaîne au dehors,
Que l'automne apaisant voit se faner les roses,
Que l'arbre dans le bois se vêt de pourpre et d'or.
 

Dans l'âtre qui rougeoie la bûche s'étincelle.
Près de la cheminée, le fauteuil vide attend.
En extase devant le berceau balancelle,
La mère va chanter la berceuse à l'enfant.

Le chat s'est étiré. Dans son regard étrange
S'attardent les reflets des flammes du foyer.
La fontaine aux oiseaux, privée de ses mésanges,
Sanglote doucement à l'ombre du noyer.
 

       Sur le toit une colombe
       Pleure l'été qui s'enfuit,
       Alors que le soir succombe
       Aux vertiges de la nuit.
 

Instant délicieux où le coeur se repose,
Où l'esprit s'alanguit, où le corps n'a plus faim.
Qu'il est doux de rêver, fenêtres portes closes,
Quand l'orage dehors se déchaîne soudain.
 

       Nous n'irons plus au bois des roses
       Cueillir les fleurs à peine écloses
       En nous tenant tous par la main.
       Nous n'irons pas au bois demain.

Renée Jeanne Mignard 

 

 

 

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