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Estivale

 

Un jour, dans le jardin, l'oeillet dit à la rose:
"J'ai beaucoup, sachez le, à me plaindre de vous.
Vous me faites grand tort, et permettez que j'ose
Vous dire les raisons de mon juste courroux
.
 

Votre puissant parfum me donne des complexes.
Il est si pénétrant qu'on ne sent plus le mien.
Tout le monde m'ignore, et ce dédain me vexe.
C'est à cause de vous que je ne suis plus rien.

 Près de moi jamais plus les enfants ne s'arrêtent.
C'est vers vous, chaque jour, qu'ils conduisent leurs pas.
Je suis si malheureux que je n'ai plus ma tête.
Si cela continue, je n'y survivrai pas".

-Mais mon petit ami, lui rétorqua la rose,
De quoi vous plaignez-vous? Vous n'êtes qu'un oeillet!
Je suis reine des fleurs, et telle je dispose.
Vous n'êtes après tout que l'un de mes sujets.
Allez porter ailleurs votre méchante mine.
Prenez garde à ne pas aviver mon courroux.
Sinon, craignez le feu de mes longues épines,
Bien faites pour punir les fâcheux comme vous".

L'oeillet pleura longtemps. Mais à l'aube suivante,
Alors que la rosée se mêlait à ses pleurs,
Il n'en crut pas ses yeux, car brisée, pantelante,
Toute nue à ses pieds gisait la reine fleur.

Un coup de vent avait dépouillé l'orgueilleuse,
Ses pétales en sang,empourpraient le gazon,
Et l'oeillet  généreux, plaignant la malheureuse,
A la reine déchue accorda son pardon.

Le jardin sommeillait au soleil triomphant.
Dans le bourdonnement des abeilles en fête,
On entendit la voix légère d'un enfant:
"Maman ,comme il sent bon, cet oeillet de poète"

                                                        Renée Jeanne Mignard

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